Désintox: la vérité sur l’espace lumière et la maison des adolescents

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Si vous habitez ou fréquentez Hénin-Beaumont, vous connaissez sans doute la maison des adolescents de l’Artois, rue Elie Gruyelle.

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Les Maisons des Adolescents (MDA) sont des dispositifs ayant pour mission l’accueil, l’information, la prévention / promotion de la santé, l’accompagnement et la prise en charge multidisciplinaire – généralement de courte durée – de l’adolescent, de sa famille et des professionnels qui les entourent.

Vu la faiblesse des politiques visant ces publics fragiles, inutile de vous dire que ça n’est pas du luxe d’en avoir une à Hénin-Beaumont, et que nos élus locaux devraient plutôt s’en réjouir!

Sauf que depuis des mois, Steeve Briois et Bruno Bilde n’ont eu de cesse de critiquer son implantation, en distillant un jour en Conseil municipal la fake news que l’équipe municipale précédente l’aurait cédé gratuitement au département, ou encore lors du Conseil suivant qu’il aurait été cédé pour « un euro symbolique » (déjà ces deux informations étaient contradictoires, preuve d’un certain manque de rigueur dans leurs accusations mais nous en avons pris l’habitude).

Lorsque Bruno Bilde s’est lancé dans une nouvelle diatribe à ce sujet au dernier Conseil, je l’ai interpellé: « vous en êtes vraiment sûr? C’est sûr de sûr, hein? ». Nous avions en effet creusé le sujet et percé à jour leur mensonge.  Comme souvent, le maire a esquivé en changeant arbitrairement de sujet. Impossible donc, en tant qu’élue d’opposition, de poursuivre. La Voix du Nord, elle, l’a fait, dans un article publié hier.

Voici, en y ajoutant les éléments à ma connaissance, ce que je peux vous retracer de la vérité sur ce dossier qui est toute autre que ce que le Maire veut bien vous raconter…

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Revenons-en donc aux faits.

Nous sommes en 2011. Le Département a pour projet d’implanter une maison des adolescents et Hénin-Beaumont est sur les rangs, en concurrence avec une autre ville du département, pour l’accueillir. Les médecins rencontrés à plusieurs reprises mettent une condition: que le local soit installé en centre ville pour faciliter l’accueil des publics visés.

Une réponse rapide est souhaitée sous peine de voir le projet nous passer sous le nez. Les élus du territoire, y compris des villes voisines, voient l’intérêt que cette structure s’installe dans notre ville car cela aiderait Hénin-Beaumont alors en grave difficulté financière, et que cette structure pourra bénéficier aux jeunes de tout le secteur. La CAHC sert donc d’intercesseur.

Lors de la séance du 24 novembre 2011, les élus de l’Agglomération d’Hénin-Carvin votent donc une délibération que vous pouvez consulter ici. 

L’agglomération acquiert cette partie du Rez de chaussée de l’Espace Lumière, non pas gratuitement ni pour un euro symbolique, mais pour 226 000 euros, et ce conformément à l’avis des Domaines, ce que la lecture de la délibération vous confirmera. Dans la Voix du Nord, Jean Urbaniak, alors Vice-président en charge de la cohésion sociale, précise que c’est «  un moyen d’aider la ville (d’Hénin-Beaumont) qui a eu des difficultés financières  ».

C’est ensuite l’agglomération qui met ce local à disposition du Département à titre gracieux. L’emplacement n’a donc pas été cédé, ni vendu « pour une bouchée de pain » au département comme le FN  l’a agité à l’envie comme un chiffon rouge. L’agglomération en est toujours propriétaire et en assure d’ailleurs toujours l’entretien à ce jour.

Cette structure, très fréquentée, est une chance pour les jeunes du territoire. Et Hénin-Beaumont devrait être fière que ce soit elle qui ait été choisie pour l’accueillir et que l’agglomération l’ait aidée à rendre cela possible. Quelle autre structure, sinon, offriraient localement des services similaires à nos ados?

Aujourd’hui pourtant, les faits sont manipulés par un Maire qui aime arranger la vérité à sa convenance :

> Le Front National accuse à longueurs de semaines l’opposition d’incompétence. La vérité c’est que sans aucun moyen (nous effectuons cette fonction à titre bénévole et n’avons aucun moyen de collaborateurs ou agents municipaux à notre service), nous sommes capables d’avoir la vérité sur un dossier sur lequel ils racontent allègrement n’importe quoi depuis des mois. L’erreur est humaine. Certes. Nous sommes les premiers à le reconnaitre. Mais leur entêtement confine plutôt à la mauvaise foi. Ils étaient à l’époque des faits, en 2011, eux même élus d’opposition. Et plusieurs d’entre eux faisaient de la politique à temps plein (ls étaient élus régionaux d’opposition, mandat qui est lui rémunéré). Eux qui sont si fantastiques, comment n’ont ils pas eu connaissance de ce dossier? Eux qui sont aujourd’hui aux manettes et se vantent d’inspecter toutes les archives de fond en comble, comment ne sont-ils pas capables de retrouver trace d’une telle transaction dans la comptabilité de la ville?

> Le Front National, qui a asséné des années durant que leur priorité s’ils étaient élus serait la réouverture de l’Espace Lumière, justifient ne pas pouvoir le faire en particulier à cause de cette maison des adolescents « cédée gratuitement pas Binaisse » (ce qui est faux). C’est facile de se plaindre et d’accuser les autres… Mais ont-ils une seule fois tenté de savoir à qui appartenait vraiment ce local? Ont-ils été frapper à la porte de l’agglomération pour entamer une discussion avec eux sur le dossier? L’avenir nous apprendra par ailleurs surement que l’entrée dans le bâtiment est et a toujours été possible via la Sécurité Sociale, de l’autre côté. Qui a un autre mérite: un parking a proximité. Mais taper sur d’autres et les rendre responsables de ses propres échecs fait partie des gènes du Front National. Une fois encore, cette bonne vieille recette est appliquée.

> Le Front National a fustigé ses prédécesseurs de ne pas avoir réouvert ce cinéma instantanément. Idem pour le Cèdre bleu. Idem pour la rénovation de la salle des fêtes. Arrivés aux manettes, ils se sont rendus copte que les choses étaient un peu plus compliquées que cela. Comme l’équipe précédente s’en était rendu compte en prenant les commandes de la ville après le désastre de l’Affaire Dalongeville. Ils avaient découvert l’intérieur du cinéma en bien état. Abandonné. Délabré. Ils ont tenté de le mettre en sécurité. Qu’auraient-ils pu faire d’autres, vu les finances de la ville à l’époque? Qu’auraient dit Steeve Briois et ses acolytes, alors élus d’opposition, si alors que la ville était au bord de la cessation de paiement et que les fournisseurs faisaient des « descentes » en direct dans le service finances pour prendre à parti les employés municipaux et exiger leur paiement, l’équipe alors en place avait commencé par s’occuper de réouvrir le cinéma municipal fermé, la salle de réception du Cèdre bleu et de faire expertiser et réparer les cloches de la mairie (autre récrimination du FN qui a fait l’actualité la semaine dernière)?

La vérité, c’est que 4 ans après son arrivée aux manettes, Steeve Briois a un gros avantage sur l’équipe précédente: de l’argent. Grâce d’ailleurs au plan de redressement des finances publiques mis en place par l’équipe précédente, l’honnêteté ne les étouffant pas, ils continuent de le nier malgré un rapport de la Chambre régionale des comptes très claire sur ce point.

Mais dans les faits, ils ne savent toujours pas quoi faire de l’espace lumière et n’ont pas de vrai projet à son sujet. Quatre ans après leurs arrivées aux manettes (4 ans, c’est justement le temps qu’a eu l’équipe précédente pour agir, dans un contexte autrement plus compliqué). Surement la preuve que la solution n’est pas si évidente que cela…. Refaire un cinéma malgré la concurrence du cinéville en cherchant un partenariat avec eux ou en tentant de viser un public différent? (un public qui a du mal à se déplacer sur la zone commerciale, un public qui cherche d’autres films, etc). En faire un lieu public culturel qui brasserait les générations? Un espace de convivialité et de sociabilité ouvert à tous et gratuit, ce qui permettrait de redynamiser le centre ville en augmentant ses avantages comparatifs par rapport à la zone commerciale?

Les choses étant dites, l’essentiel, pour notre ville et pour ses habitants, est d’avancer.

Je préconise donc comme je l’ai fait au nom de mes camarades d’opposition lors du dernier Conseil qu’une visite du site puisse être organisée rapidement afin que chacun puisse se rendre compte de la situation. De la vraie situation. Et mettre son intelligence collective et ses idées au service d’une sortie par le haut sur ce dossier. Sans fake news. Sans mensonge. Sans manipulation. Je pense même qu’un groupe de travail devrait être mis en place sur le dossier, contenant des élus de tous bords et des membres du Conseil des sages, qui permettrait de travailler ensemble à une solution d’avenir pour ce site qui fait partie du patrimoine de la ville.

Seront-ils capables de l’accepter?

Suspens…

En tout cas ils ont notre numéro s’ils souhaitent sortir des polémiques stériles!

Une réflexion sur “Désintox: la vérité sur l’espace lumière et la maison des adolescents

  1. Et oui, le FN c’est ça aussi. Même au sein du FN, ils savent très bien résumer en une seule phrase la méthode FN sur les réseaux sociaux, comme le démontre le directeur départemental frontiste Grégory Roose (que j’appelles Greg la Loose) qui a dit avant hier :

    Saluons cet éclair de lucidité

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